DEVANT LA TÉLÉ
La télé m’enlise dans son écran alors qu’il n’y a rien
dedans. Même s’il y a quelque chose c’est comme s’il n’y avait rien. Pas même
le début du commencement de quelque chose. Car la télé c’est la fin de tout. Un
grand néant. Sans rien dedans.
La télé me dispose à un apéro solitaire. Fumant un peu plus
de ce H qui sent tellement l’herbe. Branché direct en satellitaire via Analsat
j’ai libéré un nombre incalculable d’heures disponibles pour le grand flot
télévisuel. Zapping sauvage. D’une chaîne d’un canal d’un film d’un navet d’une
série l’autre. Pouce enfonçant les touches de la télécommande. L’œil rouge du
décodeur clignote à chaque changement de chaîne pour me plonger plus loin dans
la télé. Qui m’absorbe de toute sa masse misérable d’images en mouvements.
Hypnose ruminante du bestiau téléphage. Scintillances trompeuses des décors/des
visages et des corps.
La télé est un égout dans lequel je me déverse avec toute la
merde au kilomètre. En torrents d’images putrides. Qui tournent en boucle.
Toute la journée. La merde qu’on mérite. La merde qu’on bouffe/qu’ils nous font
bouffer/qu’ils voudraient qu’on bouffe sans avoir trop à mâcher. Je suis dans
la merde qui passe à la télé. Une merde dans laquelle je m’enlise jusqu’à ne
plus décoller du canapé. De longs jours à bouffer de l’écran. A m’abrutir alors
que je dois écrire. Écrire. Trop de temps encore sans écrire. Dois me remettre
au travail. Mais je me laisse aspirer. Les heures défilent. Mal au crâne qui
pointe son nez. Le H ou la télé ? Les yeux se cernent de rouge. Le H ou la
télé ? Blême. Trop de jours sans sortir. Sans prendre le soleil. Enfermé. La
télé me démolit la cervelle. Je me soumets à la désincarnation pixélisée.
Personnage de fiction effleurant sous les trissements électriques disséminés en
pulsations chromatiques pâlissant comme des crachats de soleil.
La télé est un labyrinthe. Je suis le Minotaure au centre du
labyrinthe. Je suis le cœur palpitant du labyrinthe. Le labyrinthe est
l’intestin pourrissant par lequel passe toutes les images qu’il faudra déféquer
chaque matin. Pour se gaver de nouvelles. Entretenir la boulimie numérique
grâce à plus de 300 chaînes. Pour un électroencéphalogramme à zéro.
En veille la télé monte la garde dans un salon enfumé.
L’écran aspire un réel qu’il a du mal à recracher. Rien n’est vrai tout est
permis c’est de la télé. La télé nous libère de la pensée. Sans avoir à penser
nous nous sentons bien. L’illusion de se sentir bien est déjà bien en soi.
C’est le premier pas. L’asservissement arrive par fibre direct jusqu’à vous.
Dans votre salon. Dans mon salon. La télé cannibale. Je dois éteindre la télé.
La télé m’éteint. Je n’éteins pas la télé. La télé m’éteint.
camarade Gaël Dadies
L'homme au judas (ou le présentateur du JT)
camarade Gaël Dadies
L'homme au judas (ou le présentateur du JT)
L'oreillette, la luette, l'oeillère et le judas en points de mire.
En faisant mes emplettes,
à l'oreille, l'oreillette,
l'oeillère aux yeux,
la luette qui glotte
et le judas qui me tripote.
Non, l'oreillette ne me quitte pas,
le verbe à la mode,
la mode du mot caché
pour tout polyglotte qui s'ignore.
L'oreillette me tient compagnie
quand je culbute avec Tati,
quand je lis les dépêches en catimini.
C'est ma dette envers l'oreille,
ma voix vis-à-vis des hémisphères éphémères.
Je l'ignore qui me chuchote,
cet écho qui me trouble;
ma voix de songe,
et mes gestes de singe.
La schizophrénie qui m'amplifie,
aveugle face à la caméra qui me braque
sans que je craque.
Je regarde par le judas,
ma lorgnette sur le nez.
Quand je t'entends, il y a de la joie,
du printemps à l'automne.
Du franglais au frallemand,
tout m'est dicté et redit
tandis que je fixe,
le lobe du globe, tout ouie
qui absorbe
mes glapissements, mon glas.
Les yeux globuleux
Globe-trotters du global
globulaire globine
sur le prompteur outrecuidant qui fouine.
L'oreillette et Perette,
à l'orée du bois,
confidences sur l'oreiller, je suis tout ouie.
Et quand l'oeil allumé,
le voyant rouge,
le judas pâle
et le voyeur surpris,
elle tombe en pleine phrase,
je sors du coma et je m'entends dire tout haut ce que mon
oreillette pense tout bas.
camarade Dali De Clair ©
La mire a une part de marché: 50.000 spectateurs. Je lui dédie ce poème grimaçant.
MIR
Fatigué des ordis
Des computeurs
Demande de calme
Arrêtez les machines
Alertez les machines
LICHENS CONS CONS
ô ma faiblesse
Fume pour parler avec les morts
Pour parler avec tes cheveux
Dès que tu as peur fume s
Deviens ROUGE de colère
De transmutation
Die Kracht
Rabbit in your headlights
Censuré en Angleterre
Choses laissées de côté
(faire une liste)
Sur Mozart 17/63
Quartett à cordes
Jalousie
Maladive
Romain Gary
Yuri Gagarine
Tata pompon
A la fenêtre
A la fenêtre
camarade Iraj O'cock
MAIL A JULIEN PART.II, siècle 21, vers l'an 10
15 moi plus tard
salut l'ami,
alors
là ya la tv dans cette maison pleine de fantômes et de la musique qu'on
y a joué mon pote saint-Daleth from jamaïca, mes cousins et moimoimoi,
alors ya la tv et les ondes cathodiques envoient un truc qui s'appelle Berlin calling, rappel du London calling des saint-Clash,
c
l'histoire de DJ Ickarus qu'est super bon et qui s'en met plein la
gueule, de tout, et là, il a été exclu de l'HP tenu par une psy soixante
huitarde mi-ange mi-sorcière et il rentre et sa nana est partie parce
qu'il a super déconné comme on dit et i sfait virer par la colocataire
qui fait du full-contact et avec qui izavaient couché à trois,
plus on est de fous plus on est de fous,
et
i sfait virer dpartout, ordi confisqué gnagnagna enfin c la super loose
pour lui putain, même sa productrice en a marre et i sbarre encore
plus, souvenir du papa, chute du mur et mort de sa maman…il a foi en sa
musique, dit sainte-Radogonde la psy, une évidence que j'avais
sous-estimée,
et
puis jvais voir où ça va alors je n'écris plus mais il se réconcilie
avec son grand-frère qui part en Irlande, plan soleil couchant sur
beurline, il fait dla musique sans drogue, la chambre blanche de
l'hôpital, autres drugs en anglais, ça veut dire médicament, chez les
chamanes on appelle ça une médecine
et
alors sa meuf lui fait une bise sur la joue sur un banc dans un parc
et elle part à budapest avec sa coloc karatéka, photos de l'album dans
la clinique, berlin calling c le titre de l'album choisi par la
productrice, super ya des affiches partout mais il est mal à cause des
cachetons et puis ça va mieux, dernière scène sur son grand mix, c la
fête, ici ça vavava poumtchac poumpoumtchac…
et maintenant sainte-Isabelle Huppert présente le film israélien Les méduses
pendant
ce temps sur tf 1, la police s'active pour trouver le coupable comme
d'habitude. ils filment tous comme à l'école ou au temps de la peinture
naturaliste et veulent encore raconter des histoires alors qu'il n'y a
que du vent du soleil et de la pluie sur la peau dans les yeux le nez
les oreilles et le goût de la poussière, du miel et de la papaye verte
sur la langue, des fantômes et des monstres de nerfs dans l'espace en
quatre dimensions mais pas d'histoire, pas d'histoires
notre
maladresse nous définit et il faudrait vendre du parfait, du bien fait
et du beau. ce sera sans moi. l'occident est épuisant de connerie,
depuis des siècles ils ont perdu le sens du rêve et tué le corps, leur
envie de gratte-ciels skyscrapers, travaillons à rebâtir un bateau
simple radeau qui ait de la gueule, pas cette petite chiotte gonflable
en plastique sur quoi nous naviguons tous les jours.
une ptite tisane à l'eucalyptus et ça repart pour éviter l'asphyxie. jsuis enceinte jusqu'à la gueule mon ami, c pour bientôt.
seul avec tous.
Bien à toi et aux tiens,
aux aborigènes et inouits par dessus tout
salut
YYIo'CM
ps :
un clip qui te plaira avec un copain dedans,
censuré par les chaînes du Royaume-Uni c'est chez toi mon ami
FIN DE TRANSMISSION
Camarade Yann Doubibop
78
Où
John Doubibop bibibope, multibope et
altibope/casse des
altibope/casse des
bouteilles
pleines/Yvelines
C'est
quel département? Mademoiselle
chante le blues. 198.? 5,6,7,8,9? Réapprends
la conjugaison, réapprends à compter. Ton cerveau ne fonctionne pas.
Au lieu de colère, tu as besoin de solitude. Le
dormeur doit se réveiller. 199.? 2, 3, 4? Morceau
dance.
Bouée
de graisse. Lenore, Nevermore. 17H40. Mickael
Jackson. Human Nature. Ce
matin au réveil : Malher sympho 5 Résurrection puis zappé sur la 7
par Claudio Abbado. Hommage à Bukowski. Qui écoutait du Malher à
burne en écrivant ses saloperies de bijoux. Suite Empire. Suite
Miller. Mickael
Jackson. Human nature. Reprise par Miles...erreur ! c'est la musique de La Boum. ''Dreams are my
reality…'' Aquarium. Description d'un aquarium. Impasse. Aporie.
Lancer
franc OK pour Chicago 38 mené par New-York 48. Me semble que ce
style littéraire anesthésié de liste d'objets et d'actes
extérieurs est une impasse. Prendre des photos plutôt, mots et
images. 9 avril 2012.
Trouver
le livre le plus récent sur la formation des mots et des images.
-Agamben, Stanze.
-Neurobiologie
-Cartographies
du cerveau
-Liens
mots/images : réception, création. Son et cetera. Perceptions.
Mollat, rayon Neurobiologie.
+les
types de mémoire.
Bouger
là, sui dans le gaz total. Lequel? De quelle couleur. Johnny
Hallyday : Quoi ma gueule? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule? Et
cetera. Là ça vient, tu vois et c'est là que tu t'en vas. Alors
que sort du chapeau la musique de Flashdance ou de Fame, des trucs
comme ça, des trucs qu'aimait ma sœur, ma petite sœur.
CHICAGO
71-NEW YORK 71
Fin
du 3e quart-temps : CHI 75-NY 72
Être
écrasé par le son. Égaliser le niveau sonore extérieur. Exploser
le niveau sonore extérieur. Alors vous devenez le son exté –vous
écrasez quelqu'un par le son- quelqu'un égalise votre son –
quelqu'un explose ton son, et cetera. Être
écrasé-égaliser-exploser-être explosé-égaliser-exploser.
(cf
dessin rond escalier p 319 verso)
Johnny
Halliday : Laura.
CHI
Bulls 78 NY Knicks
Beatles
: Strawberry fields forever
Bulls
81 Knicks 80
Wet
Wet Wet. 1988 je dirais. J'étais à fond. Culture Top 50. Enfance
Top 50. Archéologie. Fred Vargas. Pars vite et reviens tard.
Tabucchi
: Rêves de rêves.
C.B.89
NYK.80
Les
Bulls sont à l'extérieur, à New York, et dominés jusqu'au 3e
quart-temps, finissent par leur coller une rouste. Là, ils se
distancient avec un 3 points plus une pénalité : 2 lancers francs. 3
points. Reste
4'30 dans le dernier quart-temps.
TENTATIVE
D'ÉPUISEMENT D'UN MATCH DE BASKET US.
Projet
: regarder la TV.
TENTATIVE
D'ÉPUISEMENT D'UN MATCH DE FOOT INTERNATIONAL. Faire cette
expérience. Dedans/dehors sur 1h45 ou 2h. Texte brut+annexes.
Catalysation match France/Angleterre, Juin 2004, et annonce mort du
père de mon père, pendu. Chanson
: Boule de flipper.
À
2 minutes de la fin
91-86
Jsuis
sur la route et jvous emmerde.
Chuck
Berry à la radio : No particular place to go.
40''
91-88
Great
balls of fire.
Lancer-franc
Bulls. Raté. Temps mort.
UB40
: The way you do The things you do. Cassette volée ou offerte par Padene.
20
sec
Deux
lancers-francs Bulls ratés.
Trois
points des Knicks à 11'' de la fin.
Herbie
Hancock : Cantaloupe Island.
Joueur
7 : Carmelo ANTHONY
91-91
Madison
Square Garden
Prolongations
de 5 minutes.
Joachim Noah, le fils de Yannick, se bat. Tensions, hautes tensions. High voltage. AC/DC. Anti Christ, Death to Christ, rituels des renversements et tralala. Shake it baby. Bruits divers : vie du bar…Engagement physique fort en match de basket : années de collège. Cette période, c'est la nuit noire pour moi. De 12-13 ans à 16-17 ans. 89-93 à peu près.
Joachim Noah, le fils de Yannick, se bat. Tensions, hautes tensions. High voltage. AC/DC. Anti Christ, Death to Christ, rituels des renversements et tralala. Shake it baby. Bruits divers : vie du bar…Engagement physique fort en match de basket : années de collège. Cette période, c'est la nuit noire pour moi. De 12-13 ans à 16-17 ans. 89-93 à peu près.
Y-a-t-il
deux prolongations? 2X5 ou 1x5 ? 2X5 je crois. C'est
moi qui joue. Tout est moi ici. Perception. Portes ouvertes mais pas
trop. Puissance. Trois femmes puissantes. Re
3 points de ANTHONY.
Reste
8 secondes.
Chibulls
99-100 NewYork Knicks
Fin
du match. Carmelo
Anthony & les Bulls gagnent.
Chicago
Bulls 99 New-York Knicks 100
sur
un 3 points de Carmelo Anthony à 8 secondes de la fin.
Les
Américains savent organiser le suspense. Les Européens n'en ont
plus besoin. Vieux peuples, ils contemplent à peine la rivière en bouffant
des cachetons à tire-larigot.
Camarade Yannick Mompha
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